Un documentaire malien remporte le Grand prix LIRE SUR Walf Fadjri
Le film de la réalisatrice malienne Fatoumata Sidibé, Les pharmacies ambulantes, a reçu, samedi à Abidjan, le Grand Prix Kodjo Ebouclé du Festival Clap Ivoire 2008. Ce documentaire de six minutes sensibilise aux dangers des médicaments de rue. Banc Jaaxlé du Sénégalais du réalisateur Massamba Ndiaye a reçu le premier prix de la meilleure création fiction.(Envoyée spéciale à Abidjan) - C’est désormais une réalité : le Mali peut être cité parmi les pays ayant remporté le Grand Prix Kodjo Ebouclé du Festival-concours international du court métrage d’Abidjan (Clap Ivoire), démarré le 2 septembre. Lors de la clôture du festival, samedi dernier, dans la commune Sud de Youpougon Niangon à Abidjan, c’est la réalisatrice malienne, Fatoumata Sidibé, qui a le plus séduit le jury international. Son film de six minutes, intitulé Les pharmacies ambulantes, a reçu le Grand prix de cette huitième édition, doté d’une enveloppe de deux millions de francs Cfa offerts par l’Uemoa. Quatorze films (six documentaires et huit fictions) ont été présentés cette année par autant de jeunes réalisateurs, équitablement répartis entre les huit Etats de Uemoa, soit deux sélectionnés par pays.
Pour la récompense suprême, le film malien a obtenu l’onction du jury. Il a basé son choix sur la portée sociale du thème abordé par le court métrage. ‘Le phénomène des médicaments périmés vendus à nos patients constituent un danger de santé publique’, note le président du jury Komlam Agbo, chargé des Affaires culturelles à la Commission de l’Uemoa, En dehors du thème traité, poursuit le président du jury, le film a été aussi distingué pour sa valeur technique et la manière dont le sujet est traité. Le Mali détrône ainsi la Côte d’Ivoire lauréate en 2006 et 2007 du Grand prix Kodjo Ebouclé.
En plus du Grand prix, la réalisatrice Fatoumata Sidibé a également raflé le premier prix de la meilleure œuvre documentaire. Un prix d’une valeur d’un million. La Malienne, venue dans la capitale ivoirienne pour lancer son cri du cœur, veut sensibiliser les Africains aux méfaits des médicaments périmés. Son documentaire était en compétition, pour le Grand prix du Clap Ivoire 2008, avec la fiction sénégalaise Banc Jaaxlé (Le banc du désespoir, en wolof ; 8 minutes) du réalisateur Massamba Ndiaye.
Réalisé en 2008, Banc Jaaxlé a reçu le premier prix de la ‘meilleure création fiction’, d’un montant d’un million de francs Cfa offert par l’Uemoa. Selon le jury, le film a été récompensé pour son côté technique et la force de ses images. L’absence de dialogue et le jeu de quatre jeunes acteurs désirant émigrer ont aussi retenu l’attention des jurés.
Cinq autres prix ont été attribués par les cinq membres du jury composé, entre autres, du coordonnateur du Média centre de Dakar, El Hadji Ndiaye, de l’universitaire français, Jacques Besson.
Le deuxième prix dans la catégorie fiction qui est revenu au Togo avec le film Victimes innocentes (2008). Réalisé par Viglo Komlanvi, le film dénonce la liquidation d’un journaliste, coupable d’avoir donné un écho à des d’étudiants réclamant la démission d’un ministre. Ce prix d’un montant 400 mille francs est offert par le Centre national des arts et de la culture de Côte d’Ivoire. Le deuxième meilleur documentaire a été attribué au Burkina Faso avec le film Où sont-ils ? de la réalisatrice Lelly Anitié.
Outre les cinq prix traditionnellement décernés, trois autres récompenses d’un montant chacun de 300 mille francs Cfa ont été attribuées cette année. Le prix de la meilleure image pour la fiction est attribué au film Bois Sacrés (Guinée Bissau), celui du meilleur son pour le documentaire à Notre pain capital (Niger). Le prix du meilleur acteur est revenu à l’Ivoirien, Martial Bottui pour son rôle dans le film Dieu et Amour.
PERTINENCE DES SUJETS TRAITES : Le jury reconnaît les progrès entrepris par les réalisateurs
Les 14 films en compétition pour la huitième édition du Festival-concours Clap Ivoire (2 au 6 septembre 2008) d’Abidjan ont tous été pertinents dans le choix des thèmes abordés. C’est l’appréciation générale faite samedi dernier par les cinq membres du jury international. Aussi divers qu’ils soient, les films présentés cette année parlent des maux dont souffrent l’Afrique et le reste du monde. Notamment de la stigmatisation des personnes vivant avec le Vih/Sida avec le film Une vie heureuse, de l’émigration avec Banc Jaaxlé , de la tension entre Wallons et Flamands en Belgique avec Où sont-ils ? , ou des médicaments de rue : Les pharmacies ambulantes… Selon le président du jury, le chargé des Affaires culturelles à la Commission de l’Uemoa, Komlam Agbo, d’énormes progrès ont été notés dans les messages et la manière de traiter les sujets abordés.
Toutefois, le jury a exhorté les jeunes réalisateurs à travailler davantage dans l’esprit de valoriser le potentiel culturel des pays africains dans le contexte géopolitique de l’Uemoa. Pour une plus grande visibilité et une participation massive des jeunes réalisateurs à l’événement Clap Ivoire, il recommande au centre national des arts et de la culture de la Côte d’Ivoire, initiateur de la manifestation, d’élargir le concours.
Fatou K. SENE
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