Concours Clap Ivoire 2009 La lauréate de la meilleure interprétation féminine reçoit son prix au Bénin l 'AUTRE QUOTIDIEN
Le 05 septembre dernier, l’actrice béninoise, Armelle Apithy de la fiction «A qui le tour ?» avait été désignée, lauréate de la meilleure interprétation féminine par le jury international du concours Clap Ivoire 2009, à Abidjan.Absente du territoire ivoirien au cours de la remise de lots aux lauréats du concours, son prix d’une valeur de 350.000Fcfa décerné par la structure Canal plus horizons avait donc été remis à Samson Adjaho afin qu’il soit transmis à qui de droit. La semaine dernière, Armelle Apithy a officiellement reçu son lot, des mains de Samson Adjaho, en présence de Akala Akambi, directeur de la cinématographie du Bénin, mandaté par la Direction du festival Clap Ivoire pour s’assurer de l’effectivité de la remise du prix à la bénéficiaire.En matière de cinéma, Armelle Apithy était à son coup d’essai. Comédienne de théâtre, elle a longtemps fait ses preuves sur les planches avec la Compagnie «Tout terrain» dont elle est membre. Suite à un casting, elle a été sélectionnée pour jouer le rôle de «Madame Aïtchédji» dans la fiction « A qui le tour ?» de Samson Adjaho qui a remporté le premier prix de fiction et le grand prix du festival Clap Ivoire 2009. Dans ce film, Armelle Apithy, femme âgée de la trentaine environ reçoit avec un très grand choc, l’annonce du décès de son fils, hospitalisé depuis trois mois. Le film dénonce le mépris essuyé par les patients et leurs parents dans l’univers médical en Afrique. C'est un cri contre le monde insensible des blouses blanches.Dans cette fiction d’une dizaine de minutes, chaque accompagnant de malade appréhende son contact avec le corps médical indifférent à sa souffrance. Et le pire survient à chaque apparition du médecin chef. Ce dernier n’est porteur que de mauvaises nouvelles. Comme cette fois, où il demande à dame Aïtchedji en attente du réveil de son fils unique depuis trois mois, d’apporter un grand pagne. La caméra suit les moindres mouvements du corps soignant, accusé ‘d’être insensible à la souffrance des parents de malades’. Les hommes en blouse blanche ne communiquent pas et traitent avec mépris les accompagnants de malades. La porte de la salle d'attente s’ouvre et se ferme au gré des humeurs du médecin chef. S’il ne vient pas pour annoncer le décès d’un malade, le médecin appelle donc un vieux pour acheter les médicaments de son fils qui vient de sortir du coma. Là aussi, le corps médical se signale par son rapport cynique avec les patients. L’infirmière fait une bonne affaire dans la vente de médicaments, cédés clandestinement moins chers.A travers son film, le réalisateur plonge le spectateur dans un univers impitoyable de souffrance et d'indifférence. Une vue panoramique permet de vivre le climat de détresse qui règne dans la cour de l'hôpital. Le pire se produit lorsque la jeune Sandy souffrant d’un mal de coeur pique une crise quand le médecin l’interpelle pour voir son père qui sort de la salle de réanimation. Pour Samson Adjaho, l’histoire s’inspire des conditions réelles d’hospitalisation de son défunt père dans un hôpital de Cotonou. Le point fort du film est la narration directe racontée, sans excès de dialogues et avec beaucoup d’émotions. Très applaudi par le public ivoirien au cours du festival, ce film augure d’une brillante carrière pour son réalisateur et pour les différents acteurs qui y ont participé. Pour Akala Akambi, un tel exploit, redonne de l’espoir au septième art béninois qui se montre très prolifique ces derniers temps mais moins professionnel. «Nous nous employons à davantage édifier les jeunes réalisateurs béninois, car nous n’avons pas intérêt à ce que cette flamme et cet engouement naissant, ne soient pas portés par une volonté politique. Les gouvernants l’ont compris et prennent déjà des dispositions salutaires» rassure Akala Akambi.Pour la lauréate, de la meilleure interprétation féminine du concours international Clap Ivoire 2009, la joie est grande certes, mais l’inquiétude s’installe beaucoup plus vite. « Je suis très heureuse de cette distinction qui intervient à l’aube de ma carrière d’actrice. Mais je pense que l’enjeu est de taille et que ce prix, est un signal assez fort qui me dit que je dois davantage mieux faire pour mériter d’être toujours meilleure», déclare Armelle Apithy.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire