TAPIS ROUGE POUR FATOUMATA SIDIBÉ ... 8è édition de Clap-Ivoire : l'Essor n°16282 du - 2008-09-11
La jeune réalisatrice a remporté le "Grand prix Kodjo Ebouclé" et le prix du meilleur documentaireLe cinéma malien vient de remporter un nouveau succès : notre jeune compatriote Fatoumata Sidibé a
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obtenu le "Grand prix Kodjo Ebouclé" du meilleur film de court-métrage de l'Union économique et monétaire ouest-africaine avec son film "Les pharmacies ambulantes". Le prix est doté de deux millions de Fcfa offerts par la Commission de l'UEMOA et de matériel de cinéma. Notre compatriote participait à la 8è édition de "Clap Ivoire" qui s'est tenue à Abidjan du 2 au 6 septembre. Fatoumata Sidibé a aussi remporté au cours du même festival du court-métrage, le prix du meilleur documentaire doté d'un million de Fcfa. Elle ramène ainsi à Bamako deux récompenses. Une performance que notre pays n'avait jamais réalisée depuis qu'il participe à cette rencontre cinématographique de la capitale économique ivoirienne.15 films (7 documentaires et 8 fictions) étaient présentés cette année par les cinéastes venant des huit pays de l’UEMOA. L'oeuvre de notre compatriotes a réuni les suffrages des cinq membres du jury. Celui-ci justifie le choix porté sur ce film par la pertinence du sujet traité. "Les médicaments vendus dans nos rues constituent un réel danger de santé publique", constate le président du jury, Komlam Agbo, chargé des Affaires culturelles à la Commission de l’UEMOA. Outre la pertinence du thème traité, poursuit le président du jury, le film a été primé pour sa valeur technique et la manière dont le sujet a été traité. L'originalité de l'idée et la qualité artistique du film ont aussi séduit. Âgée de 20 ans et étudiante en 2è Année Sciences économiques, Fatoumata Sidibé a de qui tenir dans ce domaine puisqu'elle est la fille de notre collègue Boubacar Sidibé, réalisateur à l'ORTM. Elle a commencé à s'intéresser au cinéma il y a peu quand son père tournait le film "Fantan Fanga" (La lutte contre les pauvres). "J'allais sur les sites de tournage et j'ai ainsi compris qu'il s'agissait d'un travail passionnant", témoigne-t-elle. Et pour un coup d'essai, son premier film a été un coup de maître. Le marché des produits pharmaceutiques illicites est très développé en Afrique. Dans son synopsis, Fatoumata Sidibé explique qu'il est nécessaire d'éduquer la population sur le bon usage des médicaments. En effet, que vaut une nation sans des citoyens en bonne santé, s'interroge-t-elle, en estimant indispensable de mettre la santé au coeur des politiques.L'idée du film est parti d'un fait réel. Il y a quelques années, un oncle de la réalisatrice décédait après s'être fait administrer un médicament acheté chez un vendeur ambulant. "C'est partant de ce fait que j'ai eu l'idée de faire un film sur les médicaments par terre", explique-t-elle. Pour l'auteur, en achetant ces médicaments, "les gens achètent la mort" car ces remèdes ne répondent pas aux normes scientifiques (mauvaises conditions de conservation, dates de péremption dépassées, produits contrefaits).Tourner un film sur ce sujet n'a pas été facile. Les vendeurs ambulants étaient totalement réticents à l'idée d'être filmés. Et ceux qui ont finalement accepté de l'être ont refusé de témoigner. Certains vendeurs du Grand marché de Bamako et du marché de Djicoroni-Para ont accepté cette collaboration partielle. La réalisatrice a ensuite baladé sa camera au hasard dans les rues de la capitale. Avec ce grand prix Kodjo Ebouclé, Fatoumata Sidibé estime qu'elle a désormais des responsabilités car il lui faut progresser. Le prix lui donne droit à une bourse de formation dans le domaine de son choix (camera et prise de son, montage ou réalisation). Le Centre national des arts et de la culture de Côte d'Ivoire (CNAC) se fera un devoir de suivre la lauréate. L'autre représentant malien à "Clap Ivoire" était le jeune Yoro Diakité avec un court-métrage de fiction de 6 minutes au titre évocateur, "l'Africain". Cette oeuvre n'a pas obtenu de prix.
Y. DOUMBIA
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